Le Festival et Prix des Littératures Urbaines revient pour sa 3e édition à la Gaîté Lyrique ! Un week-end pour découvrir les auteur·ice·s qui racontent la ville autrement. Non plus comme une unité statique et homogène mais comme un espace en prise avec les réalités sociales, politiques et culturelles de notre temps.
Des périphéries aux centres, des quartiers populaires aux quartiers huppés, le Festival des Littératures Urbaines entend redonner la parole à celles et ceux qui proposent d’autres lectures de la ville à travers la multiplicité des voix, des milieux, des langages et des vécus, loin des stéréotypes et de l’essentialisation.
La France répond : Résistance !
Le 22 avril 2002, nous étions des millions dans les rues, à chanter collectivement cette phrase, en réponse à la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour des élections présidentielles, que nous pensions être le résultat d’une anomalie du système électoral.
En 2025, cette anomalie est devenue l’horizon indépassable de notre futur politique. Et chose impensable il y a encore quelques années, elle s’est propagée à l’ensemble du champ culturel : il ne se passe plus une semaine sans l’annonce d’un rachat ou du lancement de médias, lieux culturels ou maisons d’édition, par des puissances économiques ayant un projet politique ancré aux extrêmes droites.
Les deux dernières décennies ont pourtant été marquées par l’émergence d’artistes, auteurs et autrices, originaires de milieux populaires ou descendant·e·s d’immigré·e·s, qui auront résisté aux pressions sociales les invitant à abandonner avant de commencer, et assumé les paradoxes de mettre en scène, chorégraphier, jouer ou écrire, l’intime qui ne se racontait pas.
Aujourd’hui, alors qu’elles et ils affrontent encore les diktats d’un milieu culturel qui les « autorise » tout en affadissant et recuisinant à sa sauce leurs mots, leurs œuvres et leurs récits, elles et ils sont désormais en première ligne d’une nouvelle bataille culturelle : résister à la propagande réactionnaire pour continuer à raconter leurs histoires et défendre leurs idées où elles et ils ne disposent déjà pas des moyens économiques et médiatiques pour vivre sereinement.
Cette année, nous décidons donc de mettre notre festival sous le signe des résistances littéraires et culturelles : ces livres, ces spectacles, ces œuvres artistiques – souvent bien plus valorisés à l’étranger que dans notre propre pays – célèbrent et rendent hommage aux récits et aux vies de millions de personnes qui :
- Résistent à la fragilisation de leur vie par le système économique
- Résistent aux injustices sociales qui résultent de l’abandon par l’État
- Résistent au rouleau-compresseur culturel qui invisibilise leurs existences
Résister et prouver que nous résistons. Résister et chercher le bonheur partout. Résister et refuser ce monde égoïste, ce monde qui se profile et qui n’est pas le nôtre. Résister, se battre et persister.
Résister et danser pour celles et ceux qui ont peur. Résister et danser pour le début du monde.
Revivre une table-ronde de la précédente édition :
Rendre les villes populaires à leurs habitant·es historiques
Animé par Taoufik Vallipuram – co-fondateur du Festival des Littératures Urbaines
Avec :
— Ano Kuhanathan, économiste
— Kohndo, rappeur, et auteur de Plus haut que la Tour Eiffel
— Laura Wojcik, co-autrice de Les Naufragés du Grand Paris Express et journaliste à Mediapart