Z comme Zarathoustra

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Z comme Zarathoustra
Pedro Costa : Notre homme (O nosso Homem)

Z comme Zarathoustra

Pour la dernière lettre de son abécédaire, MOVING_IMAGE vous propose de découvrir 6 oeuvres singulières interrogeant la possibilité de voir et d’entendre les choses. Les "singularités disparates", dont parle Gilles Deleuze à la fin de son abécédaire, soudain prennent sens, pour affirmer un regard et une position dans le monde. "Un éclair qui fait voir les choses".

Rafiqul Shuvo : Artifacts, relating to upcoming events 

Vidéo, hdv, noir et blanc, 13'01'', Bangladesh, 2014 [VOSTFR ]

Rafiqul Shuvo interroge la relation entre le corps et la nature, le fait d’être là et de bientôt n’être plus. Le contraste de l’image et la bande son désignent l’écart entre l’intemporalité et le temps d’une vie, l’image en noir et blanc appelle la couleur.
Rafiqul Shuvo vit et travaille à Dacca, Bangladesh, où il a étudié la sculpture à l’Université des arts. Vidéaste, photographe et sculpteur, son travail a été présenté dans de nombreuses expositions au Bangladesh et à l’international. Il a notamment été curateur de “Only God Can Judge Me” en 2012, l’une des principales grandes expositions d’art contemporain au Bangladesh. Il a récemment réalisé son premier long métrage

Christian Barani : Prolégomène à la lumière

Documentaire exp., dv, couleur, 7', France/Kazakhstan, 2013 [sonore, sans parole]

Dans une mine, à Kouzembaïev, dans les steppes de Karaganda au Kazakhstan, à cet instant qui précède la descente dans l’obscurité, Christian Barani filme des mineurs, leurs mouvements et leurs regards.
Christian Barani vit et travaille à Paris. Son travail questionne et déconstruit les codes du documentaire, à travers une expérience engageant un corps/caméra dans l’espace. Il réalise des films linéaires, des installations, des performances. Son travail a été projeté et exposé dans de nombreux festivals, musées et centres d'art en Europe, notamment au Centre Pompidou, au Jeu de Paume, au Lieu Unique à Nantes, au MUSAC Museo de Arte Contemporaneo de Castilla y Leon, au Musée National Reina Sofia.

Dominik Ritszel : Preludium

Vidéo, hdv, couleur, 7'57'', Pologne, 2013 [sonore, sans parole]

"Preludium" explore la relation entre un fils et son père, un jeu imperceptible et enfantin. Dominik Ritszel a tourné dans la maison familiale, et se met en scène avec son propre père et son frère. Le film est la remémoration d’une demande faite à son père, qui refusé de lui apprendre le piano, disant que cela était trop tard.
Dominik Ritszel vit et travaille à Katowice, où il a étudié à l’Académie des beaux-arts. Il réalise des installations, des vidéos, des performances. "Preludium" est son premier court métrage de fiction. Depuis 2012, il fait partie du Curators Network. Son travail a notamment été exposé au Palazzo Ca’ Zanardi à Venise.

Halida Boughriet : Pandore 

Vidéo, hdv, couleur, 8'44'', France, 2014 [VO français]

"Pandore" montre un groupe social, des enfants en marge du reste de la société française. Ils portent un regard sombre et inquiétant sur la réalité des rapports humains et la violence du système médiatique. Invités à se dévoiler, à témoigner de leurs histoires, qui renvoient à l’image d’un passé et d’un présent, entre mythe et réalité.

Halida Boughriet vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’École des beaux-arts de Paris et du programme d’échange de la SVA section cinéma à New York. Au croisement d’un questionnement esthétique, social et politique, ses pièces s’intéressent aux tensions dans les relations humaines mises en évidence par la société. Ses œuvres font partie de la collection «Nouveaux Médias» du Centre Pompidou et du musée MAC/VAL à Vitry-sur-Seine. Ses travaux ont été présentés dans de nombreuses expositions notamment au Centre Pompidou, au FIAC d’Alger, à l’Institut du Monde Arabe, et à la Biennale internationale de Dak’Art 2014.

Louise Botkay : Vertières I,II,III

Film exp., super8, couleur, 9'36'', Brésil/Haïti, 2014 [VO français

Vertières est le nom d'un quartier de la ville du Cap-Haïtien où, en 1803, eu lieu la grande bataille qui permit d’expulser l'armée napoléonienne de l`île. Haïti devint le premier pays au monde à conquérir son indépendance face aux puissances coloniales.
Louise Botkay vit à Rio de Janeiro et travaille entre le Brésil et la France. Elle est diplômée de la Fémis à Paris, et de la Faculté de Design à Rio. Ses films on été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals comme le Festival Premier Plan d`Anger, le Festival de Brive, le festival international du film de São Paulo. Son travail a été également exposé au Yerba Buena Center for the Arts à São Francisco et au Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro. 

Pedro Costa : Notre homme (O nosso Homem)

Fiction, hdv, couleur, 00:23:00, Portugal, 2010 [VOSTFR

Avec "O Nosso Homem" (Notre Homme) Pedro Costa réalise « une variation dans le prolongement de la trilogie consacrée aux habitants du quartier aujourd’hui détruit de Fontainhas à Lisbonne, ou plutôt une sorte d’appendice au troisième volet, "En avant Jeunesse!", dont le héros, Ventura, réapparait, devenu ici un des quatre personnages de ces dialogues de désespérance. Ils se poursuivent, de décor en décor, du plus sombre au plus éclatant, portés par cette somptuosité de cadres et de tons de lumière et d’ombres qui faisait dire à Jacques Rancière à propos de "En avant Jeunesse!" : « La foi dans l’art qui atteste la grandeur du pauvre – la grandeur de l’homme quelconque – brille ici plus que jamais. Mais non plus celle qui l’assimile à l’affirmation d’un salut. » Une figure court à travers "O Nosso Homem" pour en exprimer la violence mythique: « ce bonhomme qui emmène les gens dans une vie meilleure », leur glissant furtivement un papier qu’il leur redemande si fort, à cet avis d’expulsion qui frappe en fin de parcours José Albert, un des quatre Cap-Verdiens poursuivant à Lisbonne ces échanges sur l‘improbable dignité de vivre. » (Raymond Bellour)

"J’étais un bon maçon. J’ai jamais fais un mur de travers. Mon patron s’est jamais plaint de moi. Un jour le travail s’est arrêté, j’ai perdu mon chômage. Pas de pension de retraite, pas d’allocations familiales. J’ai cherché du travail partout, mais rien. Je ramenais pas d’argent à la maison, Suzete m’a foutu à la porte."

Pedro Costa est réalisateur, scénariste et directeur de la photographie portugais. En 1994, "Casa de Lava" est sélectionné au Festival de Cannes. "Ossos" remporte en 1997 le prix de la photographie de la Mostra de Venise. "La chambre de Vanda" est primé au Festival de Cannes en 2002. "En avant jeunesse !", qui revient sur la vie d'immigrés cap-verdiens déplacés dans un quartier HLM neuf de Lisbonne, est sélectionné en compétition internationales au Festival de Cannes en 2006, et est primé par le Los Angeles Film Critics Association en 2008. "Ne Change rien" est présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 2009. Son dernier film "Cavalo Dinheiro" a reçu le Léopard du meilleur film au Festival international du film de Locarno en 2014.

un abécédaire d'œuvres vidéos, filmiques et multimédias...

Chaque mois, Moving_image propose un éclairage critique et prospectif sur ce domaine aux frontières mouvantes, où convergent à la fois un questionnement esthétique, social et politique de notre époque, et des enjeux liés à l’évolution des modes de production et de diffusion.

Transversales et ouvertes, les séances se déroulent en présence d'artistes invités qui parlent de leur travail et de leurs recherches, ainsi que d'intervenants chroniqueurs qui apportent un regard singulier ou décalé sur la séance.

La forme de chaque séance est elle-même questionnée, redéfinie avec les artistes présentés, afin d'explorer d’autres possibilités de relations avec le public présent ou en ligne, la possibilité d’autres modes de réception et d’expérience collective des œuvres.

Un cycle proposé par Nathalie Hénon et Jean-François Rettig.